Les Verts en campagne
Le réchauffage climatique ? Deux degrés de plus c’est que dalle non ?
Vous avez sans doute vu cette pub où un jeune con, chemise à fleurs, lunettes de soleil sur le nez, parodie un marseillais tout juste échappé du confessionnal d’une de ces télés réalités au rabais qui font grimper l’audimat des petites chaînes de la TNT. Et s’il exprimait une opinion majoritaire ?
À la vue du résultat des dernières élections présidentielles on serait tenté de le penser. Aucun candidat présenté, l’écologie politique, née dans les années soixante-dix, s’est noyée dans le naufrage titanesque du parti socialiste. En 1974 Valéry Giscard d’Estaing est élu Président de la république française, René Dumont, premier candidat écologiste de l’histoire réunit 1,32% des votes. Cet agronome de 70 ans, tout juste retraité de l’institut national de l’agronomie (INA), marque les esprits pendant la campagne électorale avec son éternel pull-over rouge, une pomme et un verre d’eau, pour expliquer aux français combien ces ressources sont précieuses et en péril. Il prédit l’inévitable hausse du prix des carburants…
Sept ans plus tard, Brice Lalonde, le « dandy de l’écologie » obtient 3,87%. Plusieurs fois ministre sous Michel Rocard ou Edith Cresson, ce fils de bonne famille a été le pionnier des manifestations de masse à vélo. Charmant et charmeur, il était le chéri des médias, des filles, des militants…
Changement total de style pour le candidat des verts en 1995. Antoine Waechter, avec sa mine de clown triste, son sourire faux et sa moumoute bon marché, ne jouait pas sur le registre de la séduction. Ses visions modérées d’écologiste tiédasse séduisirent 3,78% des électeurs. Dominique Voynet, médecin anesthésiste de formation, une des figures historiques des verts, fut la seule à les représenter à deux reprises à l’élection présidentielle. Allure mastoc à la Angela Merkel, plusieurs fois ministre de Lionel Jospin, le pitbull de Montbéliard obtint 3,31% en 1995 et 1,51% en 2007. Avec sa moustache conquérante et son allure de bel hidalgo aquitain, Noël Mamère réalise en 2002 le meilleur score des écologiques à une élection présidentielle : 5,25% des voix. Peu sympathique, pas particulièrement brillant, l’ancien journaliste a profité pleinement de l’étiquette » vu à la télé « .
En 2012, Eva Joly, la fiancée venue du froid qui porte si mal son nom, torpilla ce score pour retomber à 2,31%. Rigide, sectaire, aussi maladroite sur le fond que sur la forme, l’ancienne magistrat traîna comme un boulet l’éviction aux primaires de son parti, de Nicolas Hulot, le chou- chou des médias. Rebelote cette année, les militants écologistes, décidément particulièrement perspicaces, choisirent Yannick Jadot, au charisme équivalent à une boîte aux lettres, plutôt que Cécile Duflot, la passionaria à la voix perchée et au décolleté plongeant.
Au lieu de couler tout seul sur son pédalo grégaire il préféra embarquer sur le navire amiral du parti socialiste et profiter d’un naufrage digne du Titanic au côté du capitaine Hamon, Benoit, et pas Marcel hélas, qui aurait été meilleur pour entamer le chant du cygne des écologistes … Et, et…Zorro est arrivé …notre fringant jeune président a propulsé ministre d’état Nicolas Hulot, toujours prêt et propre sur lui grâce à son bain douche Ushuaia.
Cette fois l’éternel fiancé des présidents français a accepté de convoler avec le Kennedy picard pour sauver la France, la Planète…et assurer sa retraite.
Avec Papy fait de la résistance à l’intérieur, Richard Gere à la justice, et maintenant Tintin au pays des magouilles, le casting ministériel est top, prêt juste à temps pour monter le tapis rouge à Cannes.
Le réchauffement climatique ? Ce n’est pas pour rien qu’on a inventé la clim !
Restez confiant, la roue tourne, le vert est dans le fruit.
de Bruce Printemps
Pertinent et bien documenté
c’est bien vu