Du sucre à toutes les sauces

le sucre a toutes les sauces avec sauvages news

Associé aux moments de célébrations en tout genre : fêtes, anniversaires, mariages, le sucre est un doudou qui nous met du baume au cœur…

à tel point que la consommation moyenne des français s’élève à 35 kg par personne et par an.

Notre palais ne serait-il pas pris en otage ? Industrie quand tu nous tiens…

Les glucides jouent un rôle énergétique essentiel

Ils constituent les carburants de notre organisme il reste donc primordial de primordial de veiller à leur qualité. Sans les bannir de notre consommation, il convient de savoir lesquels choisir et surtout savoir repérer les sucres cachés.

Le monde moderne nous a submergés d’aliments transformés contenant beaucoup (trop) de sucre. Difficile d’y échapper si on n’est pas vigilant car le sucre représente aussi un exhausteur de goût, utilisé par les industriels pour nous inciter à en consommer toujours plus. Il se dissimule même dans des préparations salées : pizza, saucisson, jambon, sauce tomate, bouillon de légumes ou encore dans les crevettes sous vide…

des bonbons et du sucre

Pour rappel, les ​glucides ​se divisent en deux catégories :

‣ ​les sucres ​: (mono et disaccharides) le lactose (sucre du lait), le

saccharose (sucre en morceaux), le fructose (sucre des fruits) et le glucose (sucre simple)

‣​les amylacés ​ou amidons (polysaccharides) : céréales (riz, pâtes, semoule…) ​; ​légumineuses (poix chiches, lentilles, haricots… ​; pommes de terre).

Ces 2 groupes constituent les glucides digestibles auquel on ajoute les fibres glucides non digestibles.

Suspect incriminé

Nous sommes très nombreux à considérer le gras comme le pire ennemi de notre corps. Idée propulsée par l’ensemble des médias et par l’industrie alimentaires à travers le monde. Les consommateurs ont été encouragés à réduire leur consommation en aliments gras, sans être informés des conditions néfastes d’une consommation en sucre. L’industrie sucrière a été jusqu’à subventionner des recherches dans les années 60 pour cacher le rôle nocif du sucre , accuser uniquement le gras et ainsi faire croire au consommateur que le cholestérol était le seul responsable des maladies cardio-vasculaires. En réalité, c’est la composition ​sucre + gras ​qui pose problème. L’addiction se porte rarement sur le sucre seul mais bien sur ce mélange qui revient à mélanger la poudre à canon avec l’allumette. ​À ​noter que tous les acides gras ne se valent pas et les industriels l’ont bien compris !

Les gras transformés ​que l’on trouve dans les aliments de fabrication industrielle sont dangereux pour la santé. On les retrouve dans les fritures, les plats cuisinés, les biscuits, les pâtes à tartiner, la margarine hydrogénée, les viennoiseries. Une consommation excessive est pro-inflammatoire et participe à l’augmentation du risque de maladies cardiovasculaires. Alors que les bonnes graisses, l​es graisses nourrissent toutes les cellules du corps, le cerveau et le système nerveux, favorisent l’assimilation du calcium dans les os, protègent des effets néfastes des toxines. Ce sont encore les acides gras qui signifient à notre cerveau que nous sommes repus et que nous pouvons sortir de table.

Ne nous trompons pas d’ennemi, le mieux pour être en bonne santé est de changer ses habitudes alimentaires en réduisant la consommation de glucides à indice glycémique élevé, céréales raffinées, pain riz et pate « blancs » sucrerie (gateaux, glaces, bonbons, chocolat au lait et soda…) et enfin supprimer les édulcorants des produits soit disant allégés Choisir du chocolat noir à haute teneur en cacao min 75%, de ses repas et en favorisant l’apport de bonnes sources de graisse : poissons gras, oléagineux, huiles « première pression à froid » , en choisissant des animaux non engraissées au maïs transgénique et nourris avec les aliments enrichis en oméga 3 avec les graines de lin ou chanvre.

Alerte à la bombe à retardement médicale

Depuis un demi-siècle, les conséquences d’une alimentation trop sucrée ont été désastreuses et les faits sont sans appel : le sucre est un accélérateur, voire un déclencheur de nombreuses maladies. Malgré la douceur de son goût, il constitue un aliment ​très acide. ​Pour compenser cette acidité, notre corps va devoir se séparer de ses précieux minéraux basiques pour tamponner cet excès. Mais ce n’est pas tout, le sucre contribue à l’implantation de mauvaises bactéries intestinales qui favoriseraient les comportements agressifs. Face à l’hypoglycémie, les enfants, comme les adultes vont en effet être pris d’une sensation d’anxiété, de colère, de fatigue, accompagnée d’une envie impérative de sucre ! D’où la fameuse expression : « le sucre appelle le sucre ».

Véritable addiction qui a un impact néfaste sur la santé des enfants et notamment leur système nerveux en créant des troubles de la concentration, voire une hyperactivité. Et responsable de l’obésité, du diabète de type II, avec son lot de maladies inflammatoires et cardiaques.

En ​naturopathie, ​lors de l’examen (le bilan de vitalité), la consommation de ​glucides raffinés et de glucides à fort indice glycémique, ​de l’individu est observée, ce qui permet souvent de comprendre la cause d’une maladie.

Une consommation trop élevée peut entraîner progressivement un affaiblissement des capacités immunitaires, hormonales et circulatoires, une fatigue chronique, une réduction du potentiel intellectuel peut favoriser la dépression ainsi que la croissance de certaines tumeurs (les cellules cancéreuses étant glucodépendantes), ​la cataracte et le vieillissement accéléré des tissus.

On comprend donc l’intérêt du naturopathe, lors de l’anamnèse (échange approfondi avec la personne.) de connaître ses habitudes alimentaires de la personne pour la soigner et/ou lui éviter une pathologie lourde.

Moins de sucre, pour plus de vitalité !

L’index glycémique (IG) permet d’estimer à quelle vitesse les aliments se transforment en sucre dans notre sang et ainsi quelle pression « sucrée » ils mettent sur notre organisme. Au-dessus de 50, on parle d’IG haut, entre 35 et 50, d’IG moyen et au-dessous de 35, d’IG bas. Plus un aliment est riche en fibres, plus son IG est bas.

‣ ​Le sucre blanc ​se digère très rapidement, franchit l’estomac en quelques minutes et est absorbé au niveau de l’intestin grêle ; il ne contient que des calories dites vides étant donné qu’il ne renferme aucune vitamine, minéraux ou oligo-éléments.

‣ ​Le fructose ​se trouve naturellement dans les fruits (principalement) et les légumes ; il fait partie d’un tout, notamment les fibres qui contrôlent son absorption, des micronutriments hautement disponibles sous cette forme. C’est bien le fructose isolé (seul) qu’il convient d’éviter au mieux, en rien les fruits entiers. La présence de fibres baisse l’index glycémique des aliments, maintient le transit et une bonne santé intestinale. Par ailleurs, le fructose inhibe la production de leptine, hormone de la satiété, conduisant ainsi à manger plus. Sympa ! Un verre de jus de fruit contient autant de sucre qu’un soda, même frais, même fait maison…

‣ ​Les édulcorants artificiels ​comme l’aspartame : il s’agit d’un neurotoxique et d’un leurre pour notre organisme. Il envoie un message sucré au cerveau mais il n’y a pas de sucre : ainsi l’insuline, qui est fabriquée pour éliminer le sucre, va appeler à la consommation de sucre Plus on mangera de light, plus on aura envie de manger du sucré. L​es sucres naturels : ​(stévia, sirop d’agave notamment) seront aussi à limiter ou à oublier.

toujours plus de sucre

Les sucres suivants peuvent vous aider en période de transition pour sortir de votre addiction au sucre :

‣ ​Le miel ​même s’il contient une part variable en fructose, a des vertus anti-oxydantes, antibactériennes.

‣ ​Le sucre de fleur de coco qui ​a un index glycémique contient des vitamines et minéraux intéressants.

‣ ​Le ​sucre complet, non raffiné​, comme le rapadura et le muscovado n’​ont ​pas été chauffés, ainsi leurs nutriments ​sont préservés, sont pourvus de leur mélasse et contiennent des vitamines B et E, des sels minéraux : fer, potassium, magnésium, calcium. Et ils ont un goût de rhum, vanille, caramel, réglisse selon les terroirs.

Manger plus de sucre ne vous donnera pas plus d’énergie. Le glucose utile au fonctionnement de l’organisme trouvera sa source dans une alimentation saine, simple et équilibrée grâce aux légumes, fruits, légumineuses, algues, céréales mais ​complètes donc non raffinées, dont l’index glycémique (IG) est plus bas : pain complet, riz complet, sarrasin, millet, patates douces, quinoa … car la farine blanche comme dans le pain blanc, le riz blanc, les pâtes blanches, est un sucre caché, car débarrassée des éléments de première importance, tels que germe, protéine, son, vitamines et sels minéraux, véritables trésors de santé. Ajoutez à cela la levure qui fait certes gagner du temps au boulanger mais fait aussi augmenter en index glycolique avec perte d’un point de vue enzymatique.

Evitez les cuissons trop longues qui font monter l’IG de l’aliment. Les pâtes seront donc « al dente » pour le plus grand plaisir de nos ami.e.s italiens.

De la came légale ?

Lorsque l’on consomme du sucre on produit de la dopamine, l’hormone du plaisir, ainsi que d’autres hormones opioïdes hautement addictives.

Plus on en consomme et plus la dopamine du cerveau en redemande pour obtenir le même bien-être ; cette escalade est suivie d’une lente descente aux enfers…

Certaines études considèrent le sucre comme huit fois plus addictif que des drogues. Serge Ahmed directeur de recherche au CNRS à Bordeaux qui a établi une corrélation entre cocaïne et sucres raffinés. Son équipe a observé que des rats devant choisir entre une solution d’eau sucrée ou de la cocaïne, optaient à 94 % pour la première, bien que habitués à la seconde.

illustration de juliette riou pour du sucre

Vous êtes plutôt petit-déj sucré ou salé ?

C’est le premier repas, celui qui casse le jeûne de la nuit : le petit-déjeuner.

Les petits déjeuners sucrés dérèglent l’organisme et provoquent fringale, manque de concentration, sollicitent votre pancréas, favorisent la hausse de votre glycémie au plus mauvais moment de la journée, ce qui va provoquer en réaction une hypoglycémie, le fameux coup de pompe de 11 h : la crise d’hypoglycémie avec tremblements, nausées, maux de tête, évanouissement… Vite, il faut alors manger… du sucre !

Si vous voulez retrouver une bonne vitalité, dites au revoir au pain blanc, viennoiseries, céréales industrielles, confiture, pâte à tartiner, produits laitiers, jus de fruits, céréales industrielles. Partez à la découverte du petit-déjeuner salé qui réduit davantage les fringales dans la journée, limite les pics de glycémie et module l’appétit au repas qui suit. Manger du bon gras et des protéines le matin, consommer de bonnes graisses, poly-insaturées riches en oméga 3, participe à la fabrication de l’énergie dans vos cellules et apporte donc un réel bénéfice. Dites bonjour aux oléagineux, œufs, avocat, graines germées… Quant au dessert sucré après le repas, il alourdit et ralentit la digestion avec comme résultat fatigue, ballonnements et flatulences.

Allez-y progressivement, mettez en place certains changements au quotidien qui vont jouer sur l’envie de sucre, modifier la physiologie de votre corps et modifier les changements hormonaux : vous aurez moins envie de sucre, ce qui sera plus facile que de lutter contre les frustrations.

Lisez-vos étiquettes !

« Sucre de canne », « concentré de jus de fruits », « sirop de maïs à haute teneur en fructose », « glucose-fructose », « sirop de riz brun », « mélasse », « saccharose », « dextrose », « sirop de glucose » et bien d’autres noms “sucrés” cachés afin de ne pas éveiller les soupçons : ne vous laissez pas berner par les apparences, lisez bien la composition des produits que vous achetez en grande surface. Les ingrédients sont répertoriés par ordre décroissant de poids, plus un ingrédient est en haut de la liste, plus il est présent en importante quantité dans le produit. Les premiers ingrédients doivent être ceux de la recette originale. Si le sucre apparaît en première position, fuyez, pauvre fou !

En magasin bio :

1. Attention, beaucoup de gâteaux industriels contiennent un mélange redoutable, le couple « fructose-glucose », car le glucose accélère l’absorption du fructose. Vous absorbez en fait plus de fructose que si vous consommiez du fructose seul. Son prix extrêmement bon marché a permissa diffusion importante dans les produits transformés.

2. ​Le sucre blond​, appelé aussi ​sucre roux​, ou ​cassonade​, n’est pas ce que l’on aimerait nous faire croire, à savoir du sucre complet. Il résulte d’un sucre blanc chauffé qui a caramélisé et obtenu cette couleur artificiellement. Le consommateur est doublement trompé, ce sucre est travesti et coûte évidemment bien plus cher au ​consommateur soucieux de sa santé. Voilà une incohérence bien… salée. Pour être sûr d’avoir un sucre complet et donc riche en nutriments, veillez à ce que le mot « complet » soit bien inscrit sur le paquet.

les belles illustrations de Juliette Riou

Les illustrations de Juliette Riou pour SAUVAGES_news

Tout est donc une question d’équilibre

Il n’est pas question de diaboliser le sucre mais simplement d’avoir conscience que sa nocivité est une question de dose et de qualité. Les glucides sont essentiels pour le fonctionnement du métabolisme mais la portion devrait être raisonnable si on veut rester en bonne santé. Qu’il s’agisse de sucre ou de ses substituts, le mieux est d’alterner leur prise et d’en consommer modérément pour éviter tout dérèglement métabolique. Éliminer complètement le sucre de notre alimentation n’est probablement pas réaliste mais ​choisir mieux, c’est possible. N’oubliez pas qu’à chaque repas, le sucre s’avale à la pelle sans que nous nous en rendions compte, que les gâteaux industriels notamment habituent nos enfants à un certain goût, dont ils deviennent ensuite dépendants. Tournons-nous vers les authentiques sucres complets provenant de petits producteurs plutôt que vers ceux des multinationales de l’agro-alimentaire.

Cuisinez ! Prenez le contrôle de ce que vous donnez à votre organisme, développez une véritable “culture” du gout du sucre consommé en quantité limité de temps en temps avec plaisir et conscience…

Et comme dirait ce proverbe chinois « Trop de colle ne colle plus, trop de sucre n’adoucit plus. »

Retrouvez l’univers Naturo de Lila sur son instagram ICI.

Vous pouvez la contacter directement par mail : lilakaki.naturopathie@gmail.com

Un grand merci à Juliette Riou pour les illustrations. Vous pouvez découvrir ses dessins et la suivre sur Instagram.

 

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