Le bio en supermarché : arnaque marketing ou réel engagement ?

Avec un intérêt grandissant des français pour le bio et le mieux manger, impossible pour les enseignes de grande distribution de passer à côté. Mais qu’en est-il réellement de la qualité des produits  bio en supermarché ?

Selon le baromètre de l’agence Bio 2015 :

9 français sur 10 déclarent consommer du bio au moins occasionnellement. Avec l’émergence des tendances vegan, sans-gluten et « consommer local », les grandes surfaces sont de plus en plus nombreuses à se lancer dans l’aventure : Carrefour et Auchan développent leurs magasins spécialisés en centre-ville, Leclerc se proclame « premier distributeur bio de France », tandis qu’Intermarché et les magasins U choisissent de défendre les producteurs locaux.

Pour appuyer leur engagement, les marques n’hésitent pas à mettre les petits plats dans les grands en faisant appel à de grandes agences pour leurs campagnes de communication. Impossible en effet de passer à côté de la campagne d’affichages « fruits et légumes moches » d’Intermarché ou du dernier spot publicitaire « Le Marché Interdit » par Carrefour.

 

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Avec 44% des ventes de produits bio réalisées en grandes surfaces, on l’aura compris, le secteur est très lucratif d’où un tel investissement de la part des grandes enseignes.

Cet engouement pour le bio se fait-il au détriment de la qualité ? Un produit bio en supermarché est-il moins bio qu’un produit en magasin spécialisé ?

A priori non car il répond aux critères qualité d’une charte stricte permettant l’obtention du label biologique. Sans pesticides ni traitement nocifs pour la santé, le bio en supermarché offrent les mêmes garanties qu’en magasin spécialisé. Là où cela pêche par contre, c’est côté porte-monnaie et empreinte écologique.

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Dans une récente étude, l’UFC-Que Choisir a rendu public certains chiffres dénonçant la marge aberrante des enseignes de grande distribution sur les produits bio, 79% plus chers que leurs homologues non bio. Avec une marge brut annuelle de 135€ par panier et par ménage consommant bio, l’affaire semble en effet très rentable.

De plus, la production intensive du bio, très largement plébiscitée par les supermarchés, tend vers une dévaluation du produit. Car plus qu’une manière de consommer, le bio est en effet une philosophie visant à préserver l’environnement mais aussi l’humain.

L’association WWF dénonce un bilan carbone déplorable pour les produits bio qui voyagent ainsi que l’exploitation d’une main d’œuvre bien moins chère à l’étranger.

Des conséquences directes de cette industrialisation du marché qui se fait au détriment des producteurs locaux.

En conclusion, acheter bio au supermarché ne présente a priori pas plus de dangers pour la santé mais demeure une option moins écologique. Voilà pourquoi il reste préférable de privilégier les circuits courts en consommant des produits locaux et surtout de saison.

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